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BIOGRAPHIE

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Joelle griMo

Qui êtes-vous ?

Je dirais plutôt : combien êtes-vous !

En réalité, c'est simple : Je suis une artiste. Je peins, je dessine, et je montre mon travail.

C’est ce qui donne une cohérence aux différentes facettes de ma personnalité, c’est ce vers quoi mes choix de vie ont fini par converger après une lente maturation. C’est un cap qu’il est si facile de perdre de vue pour de fallacieuses raisons, c’est le cap que je garde grâce à  un travail de tous les jours. 

 

Quelle est votre caractéristique la plus marquante ?

C’est sans doute l’énergie toujours présente dans mes œuvres. C’est une énergie qui évolue : dans mes premiers tableaux, elle était avant tout colère et défi. Elle est ensuite devenue davantage puissance et rythme puis il me semble qu’elle s’est dernièrement orientée vers plus de sensualité. Il n’est pas forcément facile de s’y retrouver et  moi-même j’ai du mal à caractériser mon trait car il est l’expression de mon intériorité. 

 

Pourquoi le dessin et la peinture ?
Ce n’est pas ma formation initiale qui est une formation scientifique. Bien sûr, en arrière-plan, j’ai toujours dessiné, j’ai toujours colorié, je n’ai jamais arrêté de le faire et  à chaque fois que l’opportunité s’est présentée, j’ai pris des cours pour améliorer ma technique dans ce qui, aux yeux de tous y compris les miens, était juste un passe-temps. Assez curieusement le choix de ma discipline - les mathématiques – est un élément clef de la réponse. Pour moi les mathématiques sont un art et j’admets volontiers que ce ne soit pas l’idée que s’en font la plupart des gens ! Mais je suis certaine qu’elles ont jeté les bases de ma pratique artistique et pas seulement en me familiarisant avec des notions telles que proportions, perspective, construction géométrique etc. C’est plus  fondamental que ça : pendant des années mon esprit s’est accoutumé, grâce aux puissants outils théoriques et formels des mathématiques, à utiliser l’abstraction pour décrire le réel. Or c’est exactement ce que je veux faire sauf que ces outils et ce langage, les mathématiques, n’étaient pas ceux qui pouvaient me permettre de m’accomplir.

Je ne l’ai pas tout de suite compris mais un jour de 2008, je me suis retrouvée au pied du mur. J’étais allée un peu par hasard à un atelier de modèle vivant et quand j’en suis repartie avec une douzaine de croquis au fusain, une production tangible que je pouvais montrer, j’ai ressenti une grande joie, cela faisait longtemps que ça ne m’était pas arrivé. C’est là que j’ai décidé de me consacrer à cette activité, dessiner et quelques mois plus tard, peindre.

 

Décrivez votre démarche artistique

J’ai mentionné l’abstraction et on a tous en tête la phrase de Magritte "ceci n’est pas une pipe" qui nous rappelle avec ironie  que passer du signifié au signifiant est nécessairement un acte d’abstraction. Dans mon cas je parlerais plus volontiers d’abstraction figurative car mon point de départ est nécessairement quelque chose de réel que capte mon regard et qui me touche. C’est ce qui m’inspire et qui devient mon projet. En général je ne sais pas trop pourquoi je ressens une émotion à ce moment précis ni pourquoi j’éprouve le besoin de restituer cette vision à ma manière. Cela peut être un rythme, des contrastes, très souvent l’aspect graphique de ce que j’ai sous les yeux, une sorte d’écriture cryptée… Il faut que l’image s’imprime dans mon esprit et que je me l’approprie avant de pouvoir passer à la phase d’expression.  Cela peut être très spontané et aboutir en quelques minutes à un croquis plus ou moins riche ou, au contraire, demander un temps important de maturation, notamment quand il s’agit d’un élément de paysage aperçu de loin. Dans ce cas, il arrive  parfois que je doive rôder dans les parages pendant des semaines et trouver des stratagèmes pour m’en approcher afin de capter l’angle de vue qui me servira à bâtir une construction intéressante. Plusieurs esquisses préparatoires seront nécessaires avant que je me décide à poser le premier coup de pinceau sur la toile…

 

Quel est votre medium préféré ?

Quand j’ai commencé à dessiner régulièrement dans des ateliers de modèle vivant, j’ai tout de suite adoré le fusain. Très vite je me suis procuré de gros bâtons qui me permettaient de structurer mon dessin en quelques traits essentiels. Je les ai aussi utilisés en extérieur pour des croquis de paysages. Mais ce que je préfère de très loin pour son rendu, c’est l’encre de Chine ! Même si son utilisation est moins facile et pas toujours pratique. À ce propos il me revient une anecdote : je m’étais installée dans une pinède pour dessiner et j’avais posé au sol un petit récipient plein d’encre. En quelques minutes une multitude de grosses fourmis sont arrivées pour boire le liquide et quand elles ont commencé à grimper le long de mes jambes, j’ai été obligée de plier bagage…

En ce qui concerne la couleur, avant de prendre des cours de peinture à l’huile j’ai eu l’occasion de découvrir les pastels gras et c’est un medium qui me convient très bien, surtout pour les petits formats. Pourtant je trouve la luminosité des pastels secs bien supérieure mais je ne réussis à les utiliser de manière satisfaisante qu’en complément d’une autre technique, encre ou acrylique par exemple.

Pour des formats plus grands, j’ai eu la chance de découvrir l’enseignement du plasticien Joseph Alessandri (décédé depuis). C’est lui qui m’a initiée à l’acrylique et son approche de plasticien m’a vraiment ouvert des horizons. J’ai découvert aussi comment intégrer des collages ou des empreintes dans une composition basée sur l’acrylique et plus tard, j’ai eu aussi envie d’associer l’encre de Chine à l’acrylique : finalement ce sont là mes deux medium préférés.

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Décrivez votre espace de travail
Mon atelier est une dépendance de ma maison située en plein centre d’un charmant village de Provence, Maussane les Alpilles. Il s’agit d’un petit local perpétuellement encombré, surtout en hiver quand je l’utilise comme serre pour mes plantes d’ornement. La lumière n’y est pas non plus très bonne ce qui fait qu’en définitive, c’est rarement là que je travaille, il me sert surtout d’entrepôt pour mes tableaux et mon matériel.

Donc les endroits où je travaille le plus souvent sont… la salle de bain : il n’est pas rare que je commence la journée avec un rapide autoportrait esquissé devant le miroir, j’utilise les porte-savons et le lavabo pour diluer du brou de noix ou de la Bétadine et je peux passer sous l’eau la pointe de mon pinceau de calligraphie pour obtenir des lavis.

Mon lit aussi est un excellent terrain d’exercice matinal pour les petits croquis, surtout ceux aux pastels, lesquels ont l’immense avantage de ne pas se renverser sur les draps ! Pour les plus grands formats j’ai la chance de disposer d’un jardin et d’un patio, c’est finalement là que je travaille le plus. Je peux poser mes toiles sur le sol, je peux expérimenter sans crainte différentes techniques de projections de peinture et ce sont aussi les seuls endroits où j’ai suffisamment de place pour avoir une vue d’ensemble de mes « assemblages » : c’est un système que j’ai adopté justement pour résoudre les problèmes d’encombrement et de transport posés par les très grands formats et qui consiste à juxtaposer un certain nombre de toiles plus petites afin de former une seule œuvre de grande taille. Au bout du compte, c’est toute la maison qui me sert d’espace de travail. 

La description ne serait pas complète si j’oubliais de mentionner tous les endroits où je peux sortir mes stylos et  appuyer mon carnet d’esquisses dans un cadre inspirant ! Je m’approprie les lieux  pour me plonger in situ dans la réalisation d’un ou deux croquis, ce sont des moments précieux qui donnent une autre dimension à mes escapades.

 

Le fait de travailler en Provence a-t-il une influence sur votre art ?

Petit retour en arrière : j’ai eu la chance, grâce à ma première vie professionnelle, de pouvoir vivre dans quatre continents différents et de visiter de nombreux pays à la rencontre de leurs cultures. Il est certain que cela a marqué mes choix esthétiques et que d’une manière ou d’une autre, ça transparaît dans mon travail.

Concernant la Provence où je suis retournée vivre à la fin des années 90, nulle part ailleurs je n’ai rencontré un ciel d’un bleu aussi intense ! Sauf peut-être à haute altitude, dans les Andes par exemple.  Ce n’est pas un hasard si des peintres aussi fameux que Cézanne, Van Gogh ou de Staël pour ne citer qu’eux, ont été inspirés par la lumière de cet endroit. Les couleurs sont saturées, les contrastes violents et forcément, cela joue sur la palette que l’on va utiliser.

C’est un environnement qui suscite des vocations, les peintres sont nombreux dans la région tout comme les lieux d’exposition, en général très fréquentés. La programmation culturelle, tous secteurs confondus, est riche, particulièrement pendant la période estivale. Que ce soit à Arles, Avignon, Marseille, Aix-en-Provence etc., la gamme d’évènements, des plus modestes aux plus prestigieux, est toujours étendue, c’est une source d’inspiration importante qui me fait d’autant plus apprécier l’endroit où je vis et travaille.

 

 

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